Le match nul de l’équipe féminine de la RDC a suscité des débats au sein de la population congolaise. Nombreux évoquent le manque de préparation des joueuses qui, elles-mêmes, se plaignent de n’avoir perçu aucune prime depuis 11 ans.
Les fauves congolaises ont été tenues en échec à domicile par les Banyanya-Banyana de l’Afrique du sud pour le compte des éliminatoires Jeux olympiques Paris 2024, mercredi dernier. Elles pouvaient au moins compter sur le public présent au stade des Martyrs contrairement aux précédentes rencontres. « Je suis venu soutenir ma sœur qui joue aujourd’hui. Je sais que la victoire est nôtre », a confié un jeune supporter, frère de la joueuse du FCF Mazembe, Merveille Kanjinga.
Le soutien des fans ne pouvait suffire pour permettre aux léopards de décrocher une victoire. Après avoir ouvert le score à la 43ème minute, les congolaises ont carrément dominé la première partie de cette manche aller. La seconde période, elles sont passées à côté de leur match. Conséquence : les Sud-africaines sont revenues au score.
Des arriérés de plus d’une décennie
D’après les joueuses, elles-mêmes, le manque d’entrainement justifie cette performance moyenne. « Depuis la rencontre contre le bénin, nous n’avons pas perçu notre prime », a lancé après le match l’attaquante Ruth Kipoyi. Pour elle, cela a affecté leur moral d’avant match. Les joueuses ont passé deux jours sans entrainement. « Des promesses remontent à depuis onze ans. En plus, les dirigeants nous menacent de nous évacuer de l’hôtel au cas où nous ne voulons pas jouer le match », se plaint Ruth.
Dans un univers où le football féminin est pris avec peu de considération, ces jeunes femmes dont l’âge moyen s’estime à 20 ans, se voient confrontées à des réalités défiant leurs attentes. « Nous constatons que l’engouement qu’on accorde au football masculin diverge de celui que l’on nous accorde », remarque une jeune boxeuse, venue soutenir ses consœurs. « Il s’agit là de la qualification aux JO Paris 2024, mais voyez par vous-même le public au stade. C’est déplorable », a-t-elle poursuivi avec regret.
L’absence de Francesca, les choix tactiques stériles de Marcelo Kadiamba
La jeune défenseuse Francesca Lueya du club belge Charleroi, qui a récemment choisi de jouer pour la RDC, était vivement attendue pour cette rencontre avec les Banyana-Banyana. D’après certains analystes, son expertise aurait apporté du tonus à cette équipe qui n’évolue en grande partie qu’avec des talents locaux. Interrogé à ce sujet, l’entraineur des léopards Marcelo Kadiamba a, lors de la conférence de presse d’après match, allégué que « ce sont les démarches administratives qui n’ont pas abouti ».
Un autre aspect, remarqué dès l’entame de la seconde période, sanctionne ce résultat neutre. C’est le côté physique des filles de Marcelo. D’ailleurs c’est ce qu’a compris l’équipe adverse. « Je ne m’attendais pas à cette performance de la RDC », révèle l’entraineuse sud-africaine qui affrontait l’équipe congolaise pour la première fois. « Ceci me donne une possibilité de mieux préparer mes filles pour la phase retour », conclut-elle.
Les choix tactiques de l’entraineur congolais a scellé le destin du match pour les coéquipières de la capitaine congolaise Fidéline Ngoy qui évolue en Turquie. L’entrée d’une attaquante à la place d’une autre attaquante le (62e minute), alors que l’équipe s’affaiblissait, une option jugée hasardeuse par le public. Pour les spectateurs, le tacticien aurait été mieux inspiré de renforcer le milieu de terrain.
Les léopards dames devront remporter la phase retour afin de se réserver une place à Paris. Pour cela, une bonne prise en charge est souhaitable afin que la prestation de l’équipe soit à la hauteur des attentes de toute la nation. Cette rencontre est prévue au 30 octobre à Johannesburg.
Malgré les pronostics en sa défaveur, l’entraineur croit en la qualification des fauves pour ces prochains JO.
