Une peinture produite à Kinshasa et achetée par des étrangers

Culture

Après avoir été chassés de la gare centrale, les commerçants du marché artisanal occupent momentanément un espace proche de la place Royal, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. Un endroit où les visiteurs étrangers défilent pour se procurer des œuvres d’art ou d’artisant. Certains Congolais de la diaspora s’intéressent également à ce type d’œuvres, mais on y rencontre peu de Kinois.

L’entrée du marché artisanal est très animée, malgré le soleil accablant de la ville de Kinshasa, ce lundi 31 octobre. Des tableaux sont suspendus aux murs des bâtiments voisins par les vendeurs. Les vendeurs sont très agiles, gentils et souriants. Une attitude stratégique pour capter l’attention des clients.

Au milieu de visiteurs, on repère certaines personnes qui ne sont ni vendeurs, ni artistes, ni acheteurs. Ils chuchotent à l’oreille de certains clients. Ils se présentent comme des guides. En fait, ils essayent de s’imposer comme des intermédiaires entre les touristes étrangers et ceux qui vendent sur le marché.

Les visiteurs étrangers sont intrigués par les oeuvres mais méfiants vis-à-vis des ces “guides” qui essaient de s’imposer à eux. Ils essaient malgré tout de faire le tour des tables pour admirer et acheter les œuvres qui sont exposées.

« Les Kinois ne s’intéressent pas du tout aux tableaux de peinture. compte tenu de la vie sociale et des problèmes économiques qu’ils rencontrent. Mais les étrangers et les Congolais qui vivent en Europe, eux ils achètent et ils s’intéressent beaucoup à ça”, explique le vendeur Papa Patrice Mukalayi.

Photo prise le 31 octobre 2022 au marché artisanal sur la place royale de c’est artiste peintre. Crédit photo @ELK

Comment ces artistes s’inspirent-ils ?

Beaucoup de ces peintres artisanaux s’inspirent de faits réels. Et parfois, ils reproduisent plusieurs fois les mêmes tableaux, s’ils constatent que ce type de peinture se vend très bien.

L’artiste Masota Metache, nous raconte comment il travaille: « Je dors et je me réveille avec l’idée de peindre un tableau, et chaque matin je m’inspire à travers l’atmosphère de la nature et des faits qui se déroulent dans la société. Et parfois, je reproduis d’autres tableaux si je vois qu’ils ont du succès”.

Le tourisme a diminué à Kinshasa ces dernières années. Et cela a rendu la vente des tableaux difficile. « La commande et la vente de tableaux se font plus rarement. Les Kinois n’achètent pas, il n’y a plus de touristes et les étrangers ne visitent plus le marché artisanal comme avant. C’est vraiment compliqué. Sans la passion et l’amour de ce métier, beaucoup auraient abandonné” , estime l’artiste Masota Metache.

1 thought on “Une peinture produite à Kinshasa et achetée par des étrangers

  1. C’était un bel article. Mais je dis aussi, que outre les faits économiques inadéquates, il y a aussi la faible promotion des arts plastiques dans le chef des congolais. Ce qui crée un désintéressement massif vis-à-vis de ce monde

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