Les élèves de l’institut des beaux-arts lors de l’atelier de l’art céramique ( Photo: Patrick Ombale)

Institut des beaux-arts de Kinshasa: l’art céramique se conjugue au féminin 

Culture

Chaque lundi, les élèves de l’Institut des beaux-arts commencent leur journée par un atelier des arts. Les filles sont de plus en plus nombreuses à s’orienter vers l’art céramique. Ce lundi 31 octobre, elles ont comme tâche de confectionner un pot de fleur. Immersion dans un univers où l’argile est manipulée dans une finalité esthétique…

C’est aux alentours de 7 heures 30’ que l’atelier de l’art céramique débute. Au bout d’un quart d’heure, la salle est pleine. Dans la cour de l’école, l’on peut apercevoir les élèves arriver en courant pour gagner la salle où se tient l’atelier. À peine arrivée, Prescilia Ngoma met vite la main à la pâte pour rattraper les retards accumulés. A ses côtés, deux collègues s’affairent, chacune, autour de son ouvrage… « L’art céramique est notre passion« , lâche l’une d’elles.

Sous un soleil accablant, les élèves sont répartis en deux grands groupes: les uns dans la salle de l’atelier, et les autres dehors. Dans tous les cas, le dispositif de travail reste le même, une table autour de laquelle chaque élève pose sa planche pour mélanger l’argile, afin de bien peaufiner son pot de fleur. Au pied de chaque table, un seau d’eau dont se servent ces jeunes artistes pour rendre l’argile plus pâteuse, afin de lui donner la forme souhaitée.

Le pot de fleur de Prescilia Ngoma commence peu à peu à prendre forme… Plus elle s’adonne à sa tâche, plus elle se montre détendue, au point d’évoquer sa passion pour cet art… « Depuis mon plus jeune âge, rappelle-t-elle, je passais des journées entières à dessiner, enfermée dans ma chambre. Je me voyais faire la décoration ou la peinture à l’école des beaux-arts. Mais en arrivant ici le destin en à décidé autrement. j’ai découvert l’art céramique et depuis j’en suis tombé amoureuse ».

 “L’art de la terre qui passe par le feu

Les élèves de l’Institut des beaux-arts lors de l’atelier céramique (Photo: Patrick Ombale)

Prescilia Ngoma définit la céramique comme “l’art de la terre qui passe par le feu en vue de fabriquer les œuvres telles que des tasses, des vases, des poteries, des statuts, des porcelaines etc.” Pour elle, l’art céramique est, en d’autres termes, un moyen par lequel un artiste peut matérialiser son imagination à travers ses créations. Tout commence par un projet restitué sous forme d’un dessin, explique la jeune artiste; puis intervient sa matérialisation à travers une maquette boueuse remplie d’argile qui sera par la suite mit au fours dans une température de plus de 80°C pour être plus solide…

Dans cet environnement majoritairement masculin marqué par une certaine concurrence, les filles préfèrent plutôt placer le curseur sur la convivialité, voire la complémentarité! Prescilia Ngoma reconnaît dans la foulée le précieux apport de son professeur, Justin Tshibanda, qui fait montre d’une grande rigueur dans leur formation.

La céramique reste, cependant, parmi les arts méconnus du grand public congolais. D’ailleurs comme la plupart de ses collègues, Prescilia Ngoma découvre l’art du potier, en prenant pied à l’Institut des beaux-arts… « Bien des personnes dans la cité ignorent tout de la céramique!.Du coup, nous sommes amenées à leur expliquer ce que c’est!« . 

L’Institut des Beaux-arts de Kinshasa organise régulièrement ce type d’ateliers essentiellement pratiques dans le but de forger les capacités techniques des apprenants, et de leur permettre ainsi d’évoluer plus tard comme des artistes à part entière. 

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