Lors d’une séance de répétition du groupe Mighty worship (Photo: Pi Tiem’s)

Gospel congolais en mode galère !

Culture

La plupart des groupes gospels congolais ont du mal à participer dans des grandes manifestations culturelles suite à des problèmes de préparation et d’organisation. Gros plan sur le quotidien du Mighty Worship, un groupe de la commune de Masina…

Nous sommes à l’est de Kinshasa, dans la commune de Masina, une des parties les plus réputées de la capitale congolaise, notamment pour la densité de sa population. Ici on retrouve un groupe musical dénommé Mighty WorshipComposé essentiellement de jeunes gens, ces derniers comme bien d’autres à kin, sont souvent confrontés à des difficultés d’émergence, en même temps qu’ils ont du mal à vivre de leur art.

Sur le lieu de répétition appelé dans leur jargon, “laboratoire artistique”, certains musiciens arrivent avec un léger retard dû, pour bon nombre, à la, qu’ distance géographique et aux embouteillages. LDans ’ambiance est d’abord tendue, du fait que l’équipe n’est pas au complet. Les cinq acteurs présents forment un cercle autour du claviériste, comme dans une conférence de rédaction. Faute d’électricité, le noir règne dans la salle, on se croirait dans une salle de cinéma à quelques instants de la projection.

Pour faire face à certaines dépenses, les membres du groupe se voient obligées de se cotiser, notamment pour payer des piles à mettre dans le synthétiseur, le seul et unique instrument musical à leur disposition. Le chargé de discipline se tient à l’entrée de la salle et demande à chacun de contribuer au moins avec 500 francs congolais. 

Après avoir fini de récolter l’argent, le fils cadet du pasteur Jisca Shimato est délégué pour acheter des piles. A dix-sept ans, Jisca Shimato est le claviériste principal du groupe Mighty worship et de l’église la puissance de la parole, que dirige son père Emmanuel Shimato.

À son retour, les musiciens débutent la répétition par une courte prière. Tout le monde est prêt et bientôt la séance va débuter. Aujourd’hui, la répétition se déroule sous la conduite de Cynthia Kasongo désignée modératrice du culte de dimanche. Elle est concentrée et déterminée, car elle doit assurer demain. 

Manque d’harmonie vocale

En dépit de l’absence du plus grand nombre, les cinq acteurs présents sont malgré tout condamnés à répéter pour sauver le culte de demain. L’absence de cadres du groupe se fait aussitôt sentir à travers des erreurs techniques, le manque d’organisation sur le plan artistique et le manque d’harmonie vocale. Une situation qui a provoqué des frustrations aux yeux des musiciens présents à la répétition. « Souvent nous avons des difficultés à répéter sans la présence de la directrice artistique parce que c’est elle qui coordonne la séance. Elle est chanté bien et elle est la plus expérimentée de tous » a fait savoir Enock Tshibwabwa chargé de discipline.

Les chansons sont alorssélectionnées sur place par Cynthia Kasongo désignée pour interpréter les chansons d’adoration en duo avec Kereine kazadi. Mais Cynthia Kasongo semble avoir du mal à harmoniser sa voix et les notes musicales. Un exercice qui pouvait être facile si le directeur artistique était là. Le chargé de discipline sort de son silence, et tente de motiver les musiciens. « Demain c’est un jour important pour nous, car l’église a besoin de nous pour adorer le seigneur. Nous devons chanter avec notre cœur, ne pensez pas que ceux qui sont absents chantent mieux que vous, nous pouvons nous faire passer d’eux si seulement on arrête de nous sous-estimer ».

Quelques minutes après, l’église est plongée comme dans une bouteille d’encre noire, suite à la coupure de l’électricité! Il devient du coup difficile pour les musiciens d’utiliser le langage gestuel pour communiquer entre eux. Toutefois, la répétition continue dans le noir, Cynthia tourne son regard vers le fils du pasteur pour savoir si la séance doit se poursuivre dans l’obscurité. “S’il te plait, trouve une solution pour allumer même des torches, sinon ça sera difficile de travailler sans la lumière », lui fait-il remarquer. Malheureusement cette préoccupation ne trouvera pas de solution, car la séance de répétition va se poursuivra dans le noir…

La répétition s’achève, et sept chansons sont sélectionnées pour le culte du dimanche! le chargé de discipline profite des quelques secondes qui restent pour donner le programme de la semaine prochaine, et planifier la journée de demain…« Demain, ne venez pas en retard. Celui qui viendra en retard sera sanctionné et il ne pourra plus participer aux répétitions pendant une semaine, pareil pour ceux qui ne sont pas venus aujourd’hui», va-t-il menacé…

Ainsi va le quotidien du Mighty Worship, comme celui de la plupart des groupes de gospel en mal d’organisation!

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