L’artiste slameur Tocci sur la scène à l’Institut français. (Photo/ Christian Kamba)

Finale Grand slam de Kinshasa : focus sur le parcours du jeune artiste Tocci

Culture

Il s’appelle Tocci, de son vrai nom Clarins Tshimanga wa Tshimanga, il est l’un des candidats slameurs qui se sont affrontés au cours de la finale du tournoi Grand slam de Kin, le samedi 29 octobre 2022, à l’Institut français. Nous avons suivi le parcours de ce jeune artiste lors de cet événement.

Ce qui frappe d’abord chez Tocci, c’est sa détermination. Très ponctuel, il arrive trois heures avant le spectacle prévu à 18h30. Sur place, il découvre une Halle de la Gombe où aucun spectateur n’a encore pris place. Le jeune artiste a tenu à respecter la recommandation des organisateurs du tournoi : «…c’est l’heure à laquelle ils nous ont demandé d’y être. Je profite aussi de ces instants pour découvrir l’endroit où je vais me produire »

Le tournoi «Grand slam de Kin» est organisé par la structure LipopoSlam qui travaille à la promotion du slam à Kinshasa et partout en République démocratique du Congo (RDC) depuis 2016. Il est soutenu par l’Institut français de Kinshasa.

Vêtu d’une chemise noire et blanche à manches courtes, coiffé d’une casquette, le jeune slameur sillonne toute la halle pour prendre la mesure du défi qui l’attend. Ensuite, Tocci va s’asseoir, concentré, sur une chaise du Kembo, le bar qui se trouve juste à côté de la salle de spectacle.

C’est là, un peu surexcité, qu’il nous raconte comment il s’est entraîné pour affronter ses adversaires. « Je me suis très bien préparé, chaque jour, je me couchais vers 2h ou 3h du matin parce que moi, j’aime bien répéter la nuit. Le jour, je trouve qu’il y a trop de bruits », explique le jeune artiste. 

L’échec de Tocci

C’est avec une heure de retard qu’enfin le spectacle commence sous les ovations des spectateurs dans une halle quasi remplie. Tocci monte sur scène en 7e position parmi les 12 candidats programmés pour cette finale. 

Le jeune poète Tocci propose un slam intitulé : « unité ». Les yeux souvent rivés sur son téléphone, il arpente la scène de long en large. L’artiste déclame un poème où il met en valeur l’importance de l’unité dans la vie quotidienne avec tous ceux qui nous entourent, car c’est « un signe arithmétique qui additionne et multiplie l’humanité ». 

Avant de quitter la scène, Tocci a été noté par un jury de 5 membres. Sa performance dans la première manche est jugée plutôt bonne et le jeune poète Tocci se qualifie parmi les 8 candidats retenus pour la seconde partie.

Dans cette seconde manche, un thème est imposé : « Kinshasa dans tous ses états ». En se présentant à nouveau devant le public et le jury, le jeune artiste va décrire les réalités kinoises en se focalisant sur le problème monstre des embouteillages et des transports qui sévissent à Kinshasa en mettant en exergue particulièrement la circonscription très surpeuplée de la Tshangu.

Il faudra attendre le calcul de tous les points obtenus par les candidats slameurs pour connaître les vainquers. Les trois premiers sont annoncés. C’est Nick Tshiani qui l’emporte. Le nom de Tocci n’est pas cité. Il ne monte pas sur le podium. Déçu par le résultat, le jeune poète reste réaliste en privilégiant un esprit de fair-play : « la compétition s’est très bien passée. On a fait de notre mieux mais malheureusement on a pas gagné. Ce n’est pas qu’on était nul, c’est juste qu’il y avait quelqu’un qui était mieux que nous pour ce soir», a laché le jeune artiste à la fin du tournoi avant de quitter le lieu de l’événement.

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