Les Léopards en pleine préparation des Championnats d’Afrique de lutte (Photo MINSPORTS)

La lutte en République démocratique du Congo

Sports

La lutte est une des disciplines traditionnelles des Jeux de la Francophonie et elle sera bien présente à Kinshasa 2023. Une belle occasion pour la promouvoir auprès du public congolais.

La lutte est une discipline sportive et un sport de combat exercé sur un tapis, où les adversaires sont au corps à corps cherchant à faire tomber leurs adversaires en maintenant les épaules de l’autre au tapis -le “tombé”- ou encore en gagnant par points. Il existe trois types (Lutte libre, gréco-romaine et féminine). Il y a également la lutte africaine, très populaire en Afrique de l’Ouest. Les règles dépendent de chaque type.

Pour les 9èmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa en Juillet 2023, deux types de lutte sont retenus: la lutte libre (masculine et féminine) et la lutte africaine.

Pour faire le point sur l’état de ces disciplines en RDC, nous avons eu un entretien en octobre 2022 avec la Fédération Congolaise des Luttes et Associés (FECOLUTTA).

Nous avons rencontré le Directeur technique national (DTN) Bernard Basampi et le conseiller technique Yannick Mbolela. La Fédération est basée au stade de martyrs. Elle organise un championnat national. Son président est Éric Kinzambi et son Secrétaire Général Pitshou Ntolele. Dans chaque province il y a une ligue pour les champions issus des ententes. Les athlètes sélectionnés pour représenter le pays sont issus des clubs vainqueurs des ligues et du championnat national. Cette sélection se fait selon les catégories (cadets, juniors et seniors). Les adhésions des joueurs se font au niveau des clubs avec les catégories minime, écolier, cadet, junior et senior.

Intéresser les jeunes et les femmes

S’agissant de l’intégration et des stratégies de développement, la FECOLUTTA organise des minis championnats durant la période des vacances pour intéresser la jeunesse à la pratique de ce sport. Ces championnats se clôturent avec la distribution de fournitures scolaires. La FECOLUTTA encourage aussi l’intégration des femmes à cette discipline, que ce soit à la pratique de la lutte et à la gestion de la Fédération.

Des projets à long terme sont aussi sur la table, comme celui qui sera dénommé « double carrière », ou école et profession, qui sera mis en place à l’avenir. Ce projet consistera à recruter des jeunes, à leur apprendre la lutte et à les scolariser, afin de soigner l’image de cette discipline sportive aux yeux du public congolais.

Mais pour mener à bien ces différentes stratégies, la Fédération Congolaise des Luttes et Associées aura besoin du financement, dont l’absence freine le développement de la lutte en RDC.

Finances, arbre à problème !

Car les difficultés rencontrées par cette fédération sont nombreuses. Il y a l’absence d’une subvention de l’État Congolais contrairement à d’autres disciplines comme le football.

La FECOLUTTA manque aussi des infrastructures appropriées pour permettre une très bonne préparation non seulement dans les compétitions nationales, mais également internationales. Une salle et deux tapis feraient l’affaire.

Enfin les dirigeants se plaignent de la faible implication du gouvernement congolais pour la préparation des différents tournois auxquels cette fédération participe.

Malgré cette faible implication du gouvernement congolais, la FECOLLUTA enregistre pourtant des très belles performances à chaque compétition où elle prend part. Récemment, le championnat d’Afrique dans la ville de El Jadida au Maroc, du 17 au 22 mai dernier, a permis à la RDC de ramener dix médailles, dont quatre en argent et six en bronze.

S’adapter à l’ère numérique!

La communication étant un facteur de développement pour faire connaître au mieux ses activités, la FECOLUTTA a suivi une formation par le biais de l’ambassade de France. Elle promet de mieux communiquer en intégrant les moyens numériques. Elle envisage aussi d’outiller les clubs inscrits auprès d’elle pour que ce changement de narratif se produise à tous les niveaux. Cette communication va passer également par des activités dans des écoles et universités pour mieux parler de la lute, qui a déjà un public qu’il s’agit d’accroître.

Afin de préparer au mieux les Jeux de Kinshasa 2023, la FECOLUTTA projette d’avoir un camp d’entraînement en Géorgie avant la fin de l’année 2022. Mais là encore, elle aura besoin d’un accompagnement financier de l’État.

Article réalisé par Josué Lelo, Voldy Matiafu, Henock Bituatua

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