Le marché des artistes de Kinshasa, le 30 octobre 2022, photo prise par Dominique Mpayi.

Conditions précaires sur le marché des artistes de Kinshasa

Culture

Après avoir été déplacé plusieurs fois dans la ville de Kinshasa, le marché des artistes et artisans se retrouve aujourd’hui sur un site informel où les artistes vivent dans la précarité.

Nous sommes au marché d’œuvres d’art proposées par les artistes et artisans congolais. Sous un soleil accablant, à une cinquantaine de mètres du boulevard du 30-Juin, en plein Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

A première vue, on se croirait dans une décharge publique. Pour la plupart des artistes sculpteurs et peintres de ce lieu, la marchandise est couverte de bâches transparentes et inefficaces. Ces pièces de tissu ne protègent pas entièrement contre les intempéries ni contre le soleil. A la guerre comme à la guerre, ces artistes font de leur mieux pour vendre.

Délocalisé de la place de la gare centrale de Kinshasa depuis quelques années, le marché des artistes a été installé sur la place Royal. Une décision prise suite à des travaux de modernisation du boulevard du 30-Juin. Après quelques années à cet endroit, ces artistes et artisans ont été déguerpis vers ce terrain vague à quelques pas de la place où est maintenant érigé un monument. 

Pour Balile Ibondo sculpteur et vendeur, l’atterrissage sur ce site est dû à leur expulsion du marché d’œuvres d’art par les autorités municipales de la commune de la Gombe. « Nous avons été abandonnés par les autorités dans ce lieu après notre expulsion. L’ancien marché nous garantissait la sécurité. Maintenant nous vendons à l’extérieur, exposés à tous les dangers« , affirme-t-il.

Conséquence imprévue de cette situation, le marchandage du prix des objets est devenu exagéré. Pour l’artiste Balile, le lieu de l’exposition influence la fixation du prix : « lorsque les objets d’art étaient présentés au marché de la gare centrale, les gens pouvaient discuter, certes, mais pas comme maintenant en marchandant le prix à moitié. Avant ils tenaient compte du cadre et nous, nous nous y retrouvions financièrement« , dit-il.

Conscient de cette réalité, le gouvernement provincial construit un marché en bois à une dizaine de mètres du site actuel. Interrogé sur la solution choisie pour remédier à cette situation, Balile Ibondo remercie les autorités : « nous disons merci au gouvernement provincial car un autre marché est en cours de construction ». Le vendeur rappelle en revanche la nécessité d’achever, au plus vite, la construction de ce marché. « Nous leur demandons d’accélérer les travaux pour nous permettre de quitter au plus vite ce calvaire« , conclu-t-il d’un ton triste. 

Dominique Mpayi
Journaliste reporter et créateur de contenus photos et vidéos.

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